Le Sukhoi T-50 PAK -FA reçoit sa suite de guerre électronique

Le Sukhoi T-50 (photo Rostec)

Le futur chasseur russe de “5ème génération” Sukhoi T-50, développé sous le nom de “Pak-FA” (pour Perspektivny Aviatsionny Kompleks Frontovoy Aviatsii, Système d’avion de combat futur) a reçu aujourd’hui sa suite électronique de combat L-402 “Himalaya”.

La société Fret, une filiale du conglomérat Rostek, fabriquante de ce système de contre-mesures électroniques, a annoncé ici avoir livré le premier système complet. 

La suite Himalaya fait partie du système “L-121”. Ce système classifié (et il est bien difficile de distinguer le vrai du faux à propos de cet avion entre fuites organisées et fantasmes) est néanmoins réputé comporter un radar AESA NIIP N036 comportant 1526 modules. D’après des rapports, l’antenne principale serait complétée par deux antennes latérales (N036B-1-01). Selon les informations généralement disponibles, il disposerait aussi d’antennes radar AESA N036-L-1-01 en bande L situées au niveau des bords d’attaque des ailes destinées à l’identification ami/ennemi et à la guerre électronique. La présence d’un radar supplémentaire dans la volumineuse “queue” de l’appareil a aussi été évoquée.

A l’instar de l’APG79 du F-35, le radar serait aussi utilisé comme émetteur/récepteur pour une liaison de données très haut débit directionnelle.

En outre, l’avion est équipé d’une suite optronique Atoll 101 KS qui comprend un système optronique de surveillance et d’alerte fonctionnant dans l’ultra violet sur 360° (101KS-U) qui serait (1) couplé à un système DIRCM (Direct Infrared Counter Measures, un système d’aveuglement des senseurs infrarouge des missiles).

systèmes optroniques 101 KS-N et V. Photo Rostec

Un système de recherche et d’acquisition infra rouge (de type IRST, Infrared Search and Track) 101KS-V est monté dans le nez de l’appareil. De même, un pod de désignation laser 101KS est intégré à l’appareil. 
Lyrique dans sa description de l’ensemble de la suite opto électronique Rostec parle même de “peau intelligente”.

En conclusion, Selon Sukhoi, les formes et l’usage extensif de matériaux composites en font un avion tout aussi discret que le F-22 (2), discrétion encore augmentée par le système Himalaya.

Les qualités dynamiques de l’appareil, combinées à une avionique annoncée comme étant au moins équivalente à celle du F-35, le Pak-Fa semble donc conjuguer le meilleur des deux avions américains F-22 et F-35, le tout à un prix abordable selon ses promoteurs.

Au vu des rodomontades répétées de Mikhail Pogosyan (le directeur de l’agence d’exportation Robosoronexport) ou des récentes déclarations de l’ambassadeur russe en Inde (voir ici), ainsi qu’un certain historique, il convient de mesurer les capacités réelles de l’avion. Néanmoins, il n’en reste pas moins que même si elles ne sont que partiellement efficaces, elles restent impressionnantes sur le papier.

La livraison du premier exemplaire de la suite Himalaya est une étape importante du développement de l’avion, dont le premier vol date de janvier 2010, et la première livraison aux forces armées russes est prévue pour 2016. L’Inde est également partenaire du programme, avec un avion qui sera développé selon ses propres besoins, au sein du programme FGFA.

1) Il n’existe pas, à notre connaissance, un système DIRCM suffisamment miniaturisé pour être embarqué dans des avions de combat. Si des systèmes sont déjà opérationnels sur des avions de transport, le développement de modèles compact sont l’objet d’études amont dans plusieurs pays.


2) Si l’avion possède bien les caractéristiques classiques appliquées aux avions dits “furtifs”, un rapide coup d’oeil permet de distinguer des détails qui démontrent que les ingénieurs de Sukhoi n’ont pas été aussi loin dans la recherche d’une discrétion Radar que l’avion de Lockheed Martin. Comme par exemple les antennes de communication présentes en extérieur, les trop nombreuses protubérances, les tuyères et les nacelles moteurs moins intégrées, etc.