En juin de cette année, Ryanair décidait d’attaquer en justice l’éditeur Altipresse, en portant devant les tribunaux une affaire de diffamation supposée. L’arme du crime ? Un livre choc intitulé « Ryanair, low cost mais à quel prix ? », dont l’auteur, un pilote ayant requis, à juste titre, l’anonymat, dévoile les dessous de l’exploitation plus qu’honteuse du personnel navigant.
Retrouvez notre critique du livre ici : Livre choc : Ryanair, révélations d’un commandant de bord
Si des lignes rouges ont été allègrement défoncées au niveau de la déontologie dans le fonctionnement de la compagnie, le livre n’a jamais fait mention d’un manque avéré de la compagnie aérienne en matière de sécurité ; l’éditeur se sentait en confiance.
Mais la plainte est aujourd’hui retirée, et cette affaire bénéficie d’un non-lieu. Voici le communiqué publié sur la page Facebook d’Altipresse, il y a quelques minutes :
À la suite de la publication du livre RYANAIR, Low Cost mais à quel prix, écrit par un commandant de bord sous le pseudonyme de Christian Fletcher, la compagnie avait porté plainte contre l’éditeur Altipresse pour diffamation.
Michael O’Leary, le fantasque PDG exigeait, outre la mise en cause de l’éditeur, que lui soit livré le nom du pilote auteur de l’ouvrage, ce que les éditions Altipresse ont évidemment toujours refusé.
Les éditions Altipresse étaient défendues par Maître Philippe Blanchetier, spécialiste reconnu du droit de la presse.
Aux termes de l’instruction, et compte-tenu des explications données au juge d’instruction en défense, Michael O’Leary et Ryanair, par ailleurs en proie à d’importants tracas judiciaires, ont vraisemblablement pris conscience que leur démarche agressive risquait de se retourner contre eux et ainsi… de leur couter très cher. Michael O’Leary a donc retiré sa plainte, prétextant qu’il ne souhaitait plus faire condamner l’éditeur français.
L’ouvrage de Christian Fletcher “RYANAIR – Low cost mais à quel prix” reste donc disponible à la vente.
TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE…
Enfin, il nous faut conclure en évoquant ce stupide corbeau qui a croassé sans discontinuer pendant des mois au sujet du livre :
Ce triste sire, réfugié au Sri Lanka, a vainement proposé ses services d’ex-commandant de bord aux dirigeants de Ryanair pour prouver le caractère diffamatoire du livre.
Avec cette décision de justice, le corbeau est ainsi devenu le dindon de la farce…
Si l’éditeur était confiant, rien n’est jamais sûr quand un mastodonte tel que Ryanair vous attaque en justice. Mais le mal s’est transformé en bien puisqu’au final, Altipresse aura bénéficié d’une formidable publicité.
Puisque le milieu de la presse également se sent soulagé d’une telle décision, rien de mieux que de terminer par une note d’humour de Vangeure Masquait, grand fan de la collection “erreurs de pilotage” (et avec lui, tout le monde en prends pour son grade, pas de jaloux!)
One Comment
Anonyme
Michael O'Leary n'est pas le PdG de Ryanair (chairman of the board) mais seulement le numéro deux
le patron se nomme David Bonderman, est israelo américain, détient une majorité d'actions lui permettant d'occuper ce poste depuis 18 ans….
MOL, avec 4% seulement du capital est CEO (Directeur général) et peut être licencié par le président, le seul et vrai boss de la compagnie, au nom inconnu du grand public
voir infos officielles sur le site Ryanair http://corporate.ryanair.com/investors/biographies/