Le week-end dernier avait lieu sur le mythique terrain de Melun-Villaroches la 3e édition de Air Legend. Après un rendez-vous 2020 annulé et sous un ciel parfois assez chargé s’est déroulé l’un des plus beaux meetings aériens de la saison 2021. Le thème ? La Guerre du Pacifique ! Immergeons-nous dans cette sombre période de l’Histoire au-travers des magnifiques warbirds qui nous ont donné un show époustouflant !
Avions au statique et baptêmes de l’air
On ne change pas une formule qui fonctionne et cette édition a su conserver les atouts des précédentes. Ainsi, tout commence par une visite matinale du parking et des stands, le tout rehaussé d’attractions visuelles, scéniques et musicales pour une mise en ambiance assurée. Nous gagnons ensuite progressivement les abords de la piste. Là, en début d’après-midi, le regard levé vers le ciel, nous sommes prêts pour le show ! Avec un plateau particulièrement fourni (et ce malgré quelques annulations…), nous nous attarderons essentiellement sur le cœur de cette fête aérienne : les avions !
Une partie du parking avion.
Une partie du parking concerne les avions prévus en vol et est accessible uniquement le matin. Une autre zone accueille elle des aéronefs d’exposition, essentiellement autour de la promotion de l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE), de la Marine Nationale et de la Gendarmerie.
Le Pilatus PC-21, nouvel avion-école de l’AAE, en statique.
Mirage 2000, Rafale et Patrouille de France sur le tarmac.
Au statique, un De Havilland Vampire, 1er avion de chasse à réaction utilisé en France.
Dassault Falcon 10 de la Marine Nationale, au statique.
Ancienne Sud-Aviation Alouette de la Marine Nationale, au statique.
Pendant la visite du statique, des moteurs se font déjà entendre. En effet, les baptêmes de l’air, en hélicoptère ou avions de l’Aero Vintage Academy (AVA) font leurs rotations. Quelques minutes d’ivresse sont ainsi régulièrement distribuées aux heureux passagers !
Le North American T-28 de l’AVA.
Le Boeing Stearman de l’AVA.
Le North American T-6 de l’AVA.
Le Travel Air 4000 de l’AVA.
Que le show commence !
En début d’après-midi, le tarmac est fermé et tout le monde commence à s’affairer autour des avions. Des sonorités plaisantes font leur apparition : sifflement des réacteurs, vrombissement des moteurs à pistons, etc. Le spectacle va commencer !
En introduction, et en hommage à la disparition de Jean-Marie Saget, chef-pilote d’essai de chez Dassault parti en début d’année, une patrouille de CAP 10 et 20 nous gratifie d’un vol commémoratif. A noter que pour le samedi, cette patrouille a également été réalisée en hommage des victimes des attentats du 11/09/2001.
Les CAP 10 et 20 en vol groupé, hommage à Jean-Marie Saget.
Les CAP 20 nous offrent une belle démonstration de voltige en couple.
Les démonstrations officielles de nos armées
Différentes patrouilles nous rendent visite pour présenter de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de la Marine Nationale. Concrètement, nous avons droit à :
– 2 Dassault Rafale M de la Marine Nationale
– 1 Dassault Atlantique 2 de la Marine Nationale
– le Rafale Solo Display de l’AAE
– l’A-400M Tactical Display de l’AAE
– 2 Dassault Mirage 2000 de la Patrouille Gusto de l’AAE
– l’Extra 330 de l’EVAA (Ecole de Voltige de l’Armée de l’Air)
– et bien entendu la Patrouille de France qui clôturera ces 2 journées de festivités.
Commençons par la Marine Nationale, avec une patrouille “hier et aujourd’hui” composée des 2 Rafale M accompagnés de 2 Vought F4U Corsair. Puis les Rafale M prennent la main et nous présentent leurs capacités manœuvrières. Un avion de patrouille maritime Dassault-Breguet Atlantique 2 prend ensuite le relais.
Passage groupé pour la Marine Nationale, d’hier et aujourd’hui.
Les Rafale M font leur show.
Le Dassault Atlantique 2 de la Marine Nationale.
Au tour de l’Armée de l’Air et de l’Espace maintenant ! L’Airbus A-400M nous impressionne toujours par ses capacités manœuvrières au regard de ses dimensions. Le Rafale Solo Display nous offre comme d’habitude une démonstration pleine de puissance. Si nous devions être tatillon, nous regretterions la présence de l’avion officiel, spécialement décoré pour cette année 2021…
Mais la grande nouveauté de cette édition tient dans la présence de la Patrouille Gusto, composée de 2 Mirage 2000. Sa présentation est un condensé des exercices et entraînements réguliers de ses pilotes et nous permet de profiter des belles lignes de ce pur-sang qu’est le Mirage 2000.
L’Airbus A-400M, toujours aussi impressionnant.
Le Dassault Rafale Solo Display dans ses œuvres.
L’Extra 330 de l’EVAA au décollage.
La Patrouille Gusto nous offre un beau passage à l’anglaise.
Le Mirage 2000-C de la Patrouille Gusto, en pleine accélération.
La Patrouille de France, escortant le P-38 Red Bull, en hommage à Antoine de St Exupéry.
Formation très serrée pour ces 2 avions de la PAF !
Une équipe Red Bull éblouissante !
Invitée d’honneur de cette édition, l’équipe Red Bull est venue en force et en beauté. En effet, leurs Lockheed P-38 Lightning et North American B-25J Mitchell ne demandent que quelques rayons de soleils pour nous captiver. De plus, leur Vought F4U-4 Corsair a permis de réaliser une patrouille de 3 Corsair en vol, chose rarissime dans les cieux français.
Le North American B-25J Mitchell dans une reconstitution d’attaque au sol.
Le magnifique et rarissime Lockheed P-38 Lightning.
Le Vought F4U-4 Corsair, seul avion Red Bull avec une livrée “presque” opérationnelle.
La Patrouille des Ultimate Fighters
D’outre-Manche nous est venue une sympathique équipe de voltige, équipée de rien moins que 4 des plus emblématiques chasseurs de la 2e Guerre Mondiale: Republic P-47D Thunderbolt, North-American P-51D Mustang, Supermarine Spitfire Mk V et Messerschmitt Me-109 (en version Buchon, avec moteur anglais)… Voltige harmonieuse, patrouille serrée (voire très serrée !) et simulation de combat aérien : voilà un programme qui a de quoi enchanter le public !
La Patrouille Ultimate Fighter avant le break.
Le légendaire Supermarine Spitfire Mk V.
Le Messerschmitt 109 “Buchon”, victime des tirs simulés du Spitfire en combat aérien.
Le puissant Republic P-47D Thunderbolt au décollage.
Le rapide North American P-51D Mustang au décollage.
Retour sur la Guerre du Pacifique
Même si nous avons droit à des invités prestigieux, n’oublions pas le thème de cette édition… Avec 3 Vought F4U Corsair, un Consolitated PBY Catalina, le CAC Boomerang australien (unique au monde), un Curtiss P-40N, des Supermarine Spitfire, des North American T-6 tranformés en “Zero” japonais, etc. le tableau est déjà assez complet !
Impossible d’évoquer le Pacifique sans Vought F4U Corsair, surtout quand ils sont 3 !
Les Corsair de Red Bull et de Fighter Collection patrouillent le ciel, en quête d’avion japonais !
Le PBY Catalina, pierre angulaire des avions amphibies américains.
Le Curtiss P-40N au décollage, dans une livrée “Pacifique” originale.
Une paire de puissants Supermarine Spitfire (Mk XVI au 1er plan, Mk XIX derrière).
Notre Supermarine Spitfire Mk XIX, enfin réparé, dans sa livrée CBI (Chine-Birmanie-Inde).
L’unique CAC Boomerang australien en état de vol au monde.
Le Boomerang australien attaqué par un Yak simulant un avion japonais.
2 North American T-6 transformés en “Zero” japonais.
L’un des nombreux North American T-6 Texan utilisés pour simuler les bombardiers en piqué japonais.
Mais le Pacifique ne se résume pas à des avions de chasse. Des transporteurs, plus ou moins imposants, ont également œuvré, comme les DC-3 et les Beechcraft 18. Ce dernier connut d’ailleurs une belle mésaventure samedi après-midi, subissant une rafale déstabilisatrice au moment du décollage. La maîtrise de ses pilotes n’empêchera malheureusement pas l’avion de finir hors piste, avec de bons dégâts matériels, mais heureusement personne de blessé…
Un Douglas DC-3 sous livrée d’Air France, mais dont beaucoup furent connus comme les C-47 Dakota militaires.
Le Beechcraft 18 au moment de son embardée due à une rafale de vent au plus mauvais moment…
Un Boeing Stearman, techniquement non présent dans le Pacifique, mais passé entre les mains de tous les pilotes US.
Un Stinson L-5 d’observation.
Un Piper L-4 d’observation.
Certes non présent dans le Pacifique, un MS 505 Criquiet inspiré du Fieseler Fi-156 Storch allemand.
Les autres invités
Enfin, quelques derniers invités nous enchantèrent, malgré leur léger décalage avec le thème de ce meeting.
Il en est ainsi de la patrouille suisse “Classic Formation” composée d’un Douglas DC-3 et de 3 Beechcraft 18 au fini métallique irréprochable. Ou ce Spartan 7W-25 Executive, véritable limousine aérienne du lendemain de guerre.
La “Classic Formation” au break.
Le superbe Spartan au décollage.
D’autres théâtres d’opération furent également évoqués, telle la Bataille de France avec le MS 406 Suisse ou le Front Russe avec 2 Yak aux couleurs du légendaire Normandie-Niemen.
Le Morane-Saulnier MS-406 suisse, au décollage.
Le dernier Yak 3 arrivé en France l’an passé, aux couleurs du Capitaine Marcel Albert.
Un habitué des meetings français que ce Yak 11 aux couleurs du Normandie-Niemen.
La Guerre de Corée fut rapidement abordée par la présence du superbe North American F-86 Sabre de Frédéric Akary, maintenant star incontournable des meetings aériens depuis 2 ans.
Le North American F-86 Sabre au décollage.
Enfin, un dernier détour nous emmène au Vietnam, avec des avions à moteur à piston emblématique de cette période : le Douglas A-1 Skyraider et les North American T-28 Trojan (Fennec chez nous). Commençant leur patrouille à 3, suivi par un solo du Skyraider, leur démonstration finit par une paire de T-28 formant une patrouille solidaire et compacte allant même jusqu’à atterrir ensemble. Maîtrise garantie !
Le puissant Douglas A-1 Skyraider, aux couleurs françaises.
Atterrissage groupé pour les T-28 basés à la Ferté-Alais.
Un 3e T-28 dans un programme solo.
Conclusion
En maintenant 3 éditions, Air Legend s’impose progressivement comme étant un des meetings aériens de référence en France et en Europe. Un cadre historique et un plateau pléthorique menés de mains de maître… que demander de plus ? Vivement l’édition 2022 !
