Rafale, récapitulatif des prospects

On commence
par les chiffres :

126 pour l’Inde,
éventuellement 200 à terme.

36 pour le Brésil,
108 envisagés

60 pour les
émirats arabes unis

18 à 22 pour
le Koweït

24 pour le Qatar

Ce qui nous
fait : 264 avions ferme assorti de 168 options, soit 432 avions au total. Si
on rajoute les 180 commandés par la France, et les 106 qui doivent normalement
être commandés, ça nous fait un total de 444 avions ferme et 718 en comptant
les options. Beaux chiffres n’est-il pas ?

Allez, on ne
rêve pas trop, et on remet un peu les pieds sur terre.

Quand on est
passionné d’aviation (comme moi), français et un peu chauvin (comme moi, et…
comme moi.) on apprends à vivre avec les espoirs et les déceptions. Si j’ai une
image à donner, c’est un peu comme supporter une équipe de France de football
pendant la finale de la coupe du monde. Je suis donc un supporter du rafale. J’ai
été déçu au Maroc, et j’ai pesté contre l’entraineur (comprendre, le président
de la république et son équipe), Au Brésil, on ne leur a pas mis 3–0, et on est
toujours dans les prolongations depuis 2009.

Par contre
le rapprochement effectué entre l’inde et le brésil tous deux membres des BRICS
semble profiter au Rafale. Le Brésil n’a en effet pas eu les moyens d’organiser
un appel d’offre aussi technique et complexe que l’a fait l’Inde, et cette
dernière partagerait les résultats technique avec le Brésil. Ces dernières
heures, il a même été évoqué un achat en commun. L’Inde, où il faut rappeler
que l’on parle de MMRCA depuis…. 2001 !

Dans le
sillage de la victoire de l’appel d’offre indien, et de la démonstration de
force en Libye, il y a un vieux prospect qui devrait normalement se décider
sous peu. J’ai nommé, les EAU ! Réputé client acquis, le cheikh Mohammed
bin Zayed a alors lâché une bombe (à eau ?) affirmant que l’offre était
irréaliste, et mettant en avant l’arrogance de Dassault. C’était en novembre
2011 durant le salon de Dubaï ; alors qu’une signature était fortement
attendue, le contrat est alors tombé… à l’eau (ok j’arrête). Fin février, on
apprenait par certains médias que Nicolas Sarkozy serait prêt à partir courant
mars vers les Emirats pour signer le contrat qui était maintenant finalement
négocié et plié. Sauf que Dassault a démenti. Nous n’en sauront donc pas plus
pour le moment. Il n’est pas non plus exclu que cela serve à la campagne
présidentielle, et profite à M. Sarkozy peu de temps avant le premier tour.

Quand les
EAU seront décidés, dans leur sillage se trouve le Qatar et le Koweït qui
devraient profiter du contrat. La grande question, c’est comment gérer la
reprise de leurs récents mirages 2000-9…

Je n’ai pas
évoqué la suisse qui, bien que le rafale avait gagné sur le papier, a préféré
choisir le Gripen dans sa nouvelle version, avion non testé dans le cadre de l’appel
d’offre, mais moins cher. Ils sont empêtrés dans tellement d’affaires douteuses,
d’erreurs de procédure, de subventionnement caché de l’entreprise RUAG, sans
parler des frasques de leur ministre de la défense qui a lu le rapport, puis
non, puis finalement oui…

Tiens d’ailleurs,
s’il vous intéresse ce fameux rapport, celui qui dit que le Rafale sait mieux
tout faire que tous les autres, vous le trouverez bientôt sur le site. Et si
vous le demandez, je ferais une traduction.

Dans les
prospects potentiels, nous avons aussi la Malaisie. Singapour et la Corée du
sud ont aussi lancé chacun un appel d’offre, mais Dassault a refusé d’y
participer car ils sont systématiquement gagnés par les USA pour des raisons
géopolitiques évidentes, surtout pour la Corée. En 2005 le rafale avait été
déclaré supérieur au F15K, mais malgré tout c’est ce dernier qui avait été
acheté. Et oui, nous n’avons pas 40 000 soldats sur leur territoire prêt à
les défendre contre leur frère du nord !

Au japon, le
Rafale a aussi refusé de jouer le lièvre face aux américains.

Dans les
prospects potentiels, nous pouvons aussi espérer du côté d’une implosion de la
coopération internationale autour du F35 ; le canada étant la première
cible, à cause de l’évidente inadaptation de l’avion aux besoins du pays, mais aussi tous les pays européens équipés en F16 qu’ils avaient acquis
au cours du marché du siècle (Belgique, Pays-Bas, Norvège et Danemark)

Pour ceux
qui suivent la presse spécialisée, ça fait trois ans qu’on nous promet que
cette année, c’est sûr, c’est l’année du rafale. Je ne l’ai pas vu pour 2012,
mais en tant que bon supporter je dirais que nous n’avons jamais été aussi
proche d’un heureux dénouement.

Pour
conclure, l’avion est bon, le produit est unique par son concept et bien placé
sur le marché en terme de prix. L’offre française a aussi en même temps l’avantage
et le désavantage d’être français ; tout dépend du contexte géopolitique
du pays intéressé. Ne désespérons pas de voir notre bijou partir dans des
contrées lointaines sous d’autres cocardes.